A l’automne 1988, Laurence Calame incarnait une Mademoiselle Julie intrépide comme une chatte sur un toit brûlant, face à un François Chattot roublard tel le braconnier. Matthias Langhoff signait ce spectacle qui a fait date Continuer la lecture “La réponse de notre quiz 8:”Mademoiselle Julie” d’August Strindberg”

Le feu de Victor Hugo, un soir d’automne à la Comédie. Michel Cassagne, en photo, est alors irrésistible. Mais quel est ce drame qui a inspiré à Gérard Oury «La Folie des grandeurs»? L’expo virtuelle «(Re)visiter la Comédie» vous aidera  à identifier la pièce et son metteur en scène

Le plaisir d’un grand classique en costumes et sous les étoiles. Le spectacle, dont vous avez une photo sous les yeux, sera d’abord joué en extérieur pendant l’été 1974, avant d’être repris en ouverture de saison, en octobre. Richard Vachoux, qui vient de prendre les rênes de la maison, veut donner le ton: metteur en scène et comédiens constituent une distribution brillante et exclusivement romande. Exit les vedettes parisiennes!

Ce qui frappe dans l’image, c’est l’expressivité de Michel Cassagne, un mélange d’inquiétude et de surprise, peut-être feint. Cet acteur magnifique incarne un grand d’Espagne, dans une des pièces les plus étincelantes de Victor Hugo. Cette histoire de coeur, de cape et d’été inspirera en 1971 à Gérard Oury  la célébrissime «Folie des grandeurs», où on voit un Louis de Funès plus énervé que jamais réveillé par Yves Montand au son des louis d’or.

Quel est ce drame alors? Et qui en signe la mise en scène? Vous pouvez poster votre réponse en bas de cet article, dans la partie commentaire, et l’assortir d’un souvenir personnel.

Des indices? Victor Hugo a 38 ans à l’époque et il a déjà fait scandale avec «Hernani». Il est adulé par une jeunesse amoureuse de son panache romantique, honni par les thuriféraires du classicisme. La Comédie-Française se méfie de ce chien fou, le Théâtre de la Porte-Saint-Martin, enseigne phare des boulevards, ne veut pas de ce poète océanique. Peu importe. L’auteur de «Notre-Dame de Paris» aura sa scène à lui, le Théâtre de la Renaissance. C’est pour cette maison qu’il écrit en moins d’un mois le chef-d’oeuvre qu’il vous reste à identifier  à présent.

Quant au metteur en scène, il dirige à ce moment-là le Poche où il a succédé à son beau-frère, Richard Vachoux.

Vous trouverez la réponse en déambulant dans l’expo virtuelle (Re)visiter la Comédie et sur notre blog ce week-end, sous la plume de Camille Bozonnet.

Certains spectacles laissent une empreinte durable. Par la grâce d’une image qui vous vient droit au cœur, riche d’heureuses résonances. A la tête de la Comédie entre 1989 et 1999, Claude Stratz avait ce génie

« Il faut une image forte pour faire entendre les mots du texte », suggéra  Claude Stratz à Omar Porras lorsqu’en 1995 le trublion du off genevois investit pour la première fois la vénérable Comédie avec son Othello d’après Shakespeare.

Mais comment créer cette image, comment la déduire du texte ? En d’autres termes, quels ressorts gouvernent l’invention théâtrale ? C’est la quête passionnée qu’a menée Claude Stratz, depuis ses premières interrogations à la Gaîté-Lyrique aux côtés de Patrice Chéreau en 1973, à son élégante maîtrise qu’ont louée la plupart des critiques lors de sa décennie à la tête de la Comédie (1989-1999), pressés de découvrir chaque saison le « nouveau Stratz ».

La scénographie, bien sûr – et particulièrement celle qu’élabora son complice, Frédéric Robert, pour son spectacle d’ouverture, le génial Chacun à son idée – la géométrie des circulations (ou mise en espace des personnages), le travail au corps avec les acteurs, qu’un formidable reportage de Viva tourné pendant les répétitions des Acteurs de bonne foi donne à voir dans son intimité la plus crue…

Autant d’éléments qui constituent l’esthétique théâtrale de Claude Stratz, sans en révéler toute la mécanique des enchantements, même si son spectacle de clôture, coup de génie pirandellien, encore, révérence jubilatoire tirée à ses amours de théâtre dans le théâtre, en dévoila une partie.

Camille Bozonnet, curatrice de l’exposition “(Re)visiter la Comédie”

Photos: ©Jurg Bohlen