A la Comédie, les Genevois entrent en scène

La population pourra découvrir ce week-end son nouveau théâtre à l’occasion de portes ouvertes. Notre photographe Eddy Mottaz lève le rideau sur les deux salles

Trois ans qu’il attendait ce moment. Eddy Mottaz a été le grand témoin d’un chantier hors du commun. Avec son confrère Niels Ackermann, il a suivi depuis l’automne 2018 pour ce blog, «Le Temps de la Comédie», chaque étape de la construction de ce théâtre. A-t-il été ensorcelé? Le quartier des Eaux-Vives aurait-il des vertus surnaturelles? Sa fabrique à fictions du moins? Notre photographe a rôdé, hiver comme été, dans les allées de ce bâtiment, s’aventurant tantôt dans un escalier obscur, tantôt sur une passerelle vertigineuse, à l’affût d’un rai de lumière rasant sur le béton, d’un esprit mutin sur les parois vitrées, de l’empreinte préhistorique d’un homme ou d’une femme sur une main courante.

Avant même que le théâtre ne soit habité par ses équipes, Eddy Mottaz a étudié sa vie souterraine, attiré par ces chambres noires où nos histoires s’écrivent, les deux salles de la Comédie. La première enveloppe son public tout en voyant grand avec ses 498 sièges, ses parois capitonnées couleur bronze, sa scène extra-large et extra-haute qui autorise tous les caprices. Sa réussite? Le sentiment de proximité qu’elle offre au spectateur, quel que soit le rang où il est assis.

La seconde, modulable comme on dit dans le métier, favorise les renversements de perspectives, les surprises des scénographes, les embuscades poétiques.

La salle modulable pourra accueillir 200 spectateurs. Eddy Mottaz / Le Temps

Le rideau se lève à peine. Mais ce week-end, des milliers de Genevois se sentiront un peu acteurs de leur théâtre à l’occasion de portes ouvertes. Ils l’apprivoiseront sur les traces d’Eddy Mottaz et de Niels Ackermann, mémorialistes d’une construction au destin mouvementé, avec ses ralentissements pour cause de COVID, ses dates d’inauguration reportées, ses courses contre la montre impromptues. Nos photographes ont vécu ces tribulations aux premières loges. Ils devraient encore longtemps hanter les lieux.

La grande salle, vue de la scène, comme si vous y étiez. Eddy Mottaz / Le Temps

Week-end portes ouvertes, rens.: https://www.comedie.ch/portes-ouvertes