Vie secrète du chantier, épisode 13

Les chantiers sont des théâtres, celui de la Comédie en particulier. Eddy Mottaz met en lumière la beauté des matières. Ces jours pourtant, notre photographe a opté pour une autre perspective

Les allées de la Comédie sont des romans en puissance pour lui. Notre photographe Eddy Mottaz s’y engouffre en dramaturge sensible aux tensions formelles, aux alignements impromptus. Cette attention caractérise «Vie secrète du chantier», ce feuilleton photo qu’il tient depuis un an et demi.

En cette fin de printemps pourtant, il a opté pour le grand air, histoire de saisir le mouvement qu’une architecture peut induire. S’écartant du théâtre où oeuvrent encore des équipes casquées, il s’est posté devant la gare des Eaux-Vives, cette voisine qui prend ses aises.

On apprécie dans cette image les lignes de fuite: un cycliste file vers la «Voie verte» sans doute, un autre descend vers la ville. Au second plan, une mère et trois enfants marchent d’un pas pressé. Autour de la station, des vies se dessinent à toute allure. On peut rêver longtemps sur ces croisements existentiels.