Serge Dal Busco: «Quand tous les rails mènent à la culture»

La Comédie donnera un supplément d’âme au Léman Express, se réjouit Serge Dal Busco. Invité à se projeter dans le futur, le Conseiller d’Etat responsable des infrastructures célèbre le mariage gare-théâtre

Depuis mon arrivée à la tête du département des infrastructures, il y a un an et demi, j’ai consacré une grande partie de mon temps et de mon énergie à préparer la mise en service du Léman Express, qui ne sera rien moins que le plus grand réseau ferré régional transfrontalier d’Europe. Le 15 décembre marquera une rupture déterminante dans notre façon de nous déplacer dans notre région, de concevoir sa mobilité.

Le Léman Express doit amener les pendulaires à changer leur manière de se rendre au travail. Au cœur de l’agglomération, il fera office de métro, simplifiant et accélérant les trajets d’une rive à l’autre de la ville. A l’échelle régionale, il offrira de nouvelles perspectives aux voyages d’excursions et de loisirs, sur les deux rives du lac. A tous points de vue, le Léman Express sera un trait d’union dans notre région.

Mobilité douce

A Genève, de nouvelles gares ont été construites, des bâtiments lumineux et élégants. En y pénétrant, on sent qu’il se passe quelque chose, qu’on change de dimension. Autour de ces pôles, les quartiers sont en pleine mutation, avec de nouvelles zones d’habitat et de commerce, des infrastructures de transport public adaptées et un fort accent placé sur l’encouragement de la mobilité douce.

Tous ces éléments fonctionnels et pratiques ont de quoi nous enthousiasmer, ils vont dans le sens du temps, dans celui des attentes de la nouvelle génération, dans celui des nécessités d’un développement durable. Ils sont de nature à améliorer notre qualité de vie.

Au gré de ces fortes attentes, on a moins parlé de ce que le train peut apporter à notre vie culturelle. Aux Eaux-Vives, les bâtiments racés de la nouvelle Comédie jouxtent la nouvelle gare.

Transbordement immédiat vers la salle de spectacle

Que l’on vive à Annecy, à Thonon, à Satigny, à Coppet ou à Cluses, le train permettra de rejoindre le théâtre, avec un transbordement quasi-immédiat du quai vers la salle de spectacle.

La vie n’est pas faite que de travail ou de besoins matériels. La cohabitation d’une gare et d’un grand théâtre au sein d’un quartier nouveau est un exemple magnifique de ce que peut amener un grand projet d’aménagement et d’infrastructure à notre patrimoine culturel, à notre ouverture d’esprit.

Et c’est aussi cela, la qualité de vie.

Le train ne fera pas seulement office de trait d’union physique pour toute la région : il représentera aussi un trait d’union virtuel entre les êtres qui peuplent notre région, en les transportant littéralement vers des œuvres qui élèvent et nourrissent les esprits.

Voilà une dimension de ce nouveau moyen de transport sans doute un peu oubliée dans les discours officiels. Je me réjouis d’en souligner ici l’importance, à mes yeux essentielle.

 

Serge Dal Busco