Le chantier entre de bonnes mains, épisode 12

Tandis que la gare des Eaux-Vives s’apprête à entrer en scène, la future Comédie est l’objet des soins jaloux des ouvriers, comme le photographe Niels Ackermann en témoigne

Des anneaux pour gymnastes maniaques. C’est ce qu’on croit voir un instant. Mais Niels Ackermann ne s’est pas introduit dans une salle de gymnastique – ou de tortures – nord-coréenne. Le photographe genevois a suivi Shishay en train de plier avec soin les câbles motorisés qui serviront à suspendre décors et projecteurs de la future Comédie.

Voyez l’ouvrier, son casque blanc assorti à l’abstraction du lieu. Tout respire l’élégance chez lui: le corps est tendu, le geste méticuleux, le bleu de travail poétique. L’espace qui s’ouvre sous nos yeux est inséparable du temps du labeur: chaque rangée – huit en tout – compte 50 câbles, soit 400  en tout, autant d’adjuvants aux prodiges scéniques. Shishay veille sur les noeuds comme le marin avant de prendre la mer. La croisière à venir est aussi son oeuvre.