Sur les pas de Maya Bösch, apôtre d’un théâtre éclaté

L’artiste américano-suisse, qui vient de monter «Pièces de guerre en Suisse» à la Comédie, n’avait jamais mis les pieds sur le chantier. Notre vidéaste Sébastien Moret l’a suivie dans une déambulation émerveillée 

Maya Bösch réclame du théâtre qu’il déborde, comme le lait bouillant de la casserole. C’est la signature de cette artiste établie à Genève qui dévore les espaces depuis un fameux «Crave» de Sarah Kane monté dans une friche en 2000.

De cette prédilection pour le débordement esthétique et poétique, elle devait faire sa signature à la tête du Théâtre du Grütli, renommé Grü/Transthéâtre. Sous sa direction et celle de la dramaturge Michèle Pralong, cette maison s’est constituée, entre 2006 et 2012, en laboratoire de formes. A chaque texte, son espace particulier, intimiste, explosif, labyrinthique, titanesque. Extase spatiale, si on veut.

Par ses dimensions, la future Comédie ne pouvait qu’appâter la metteuse en scène. Elle n’y avait jamais mis les pieds. On l’a invitée à déambuler en liberté dans ces allées où tout est promesse. Elle y projette sa vision d’un art qui doit, pour elle, déplacer montagnes et consciences.