Vie secrète du chantier, épisode 5

Le choc des matières, la géométrie stupéfiante d’un tableau. Notre photographe Eddy Mottaz continue de chroniquer  les métamorphoses du futur théâtre

Vassily Kandinsky (1866-1944) aurait adoré cette vision, ce damier subtilement perverti. Le peintre russe, qui a fait de l’abstraction une fête, aurait applaudi la vista d’Eddy Mottaz qui saisit ici l’ordonnance énigmatique et affolante d’un jeu d’ombres.

Que voit-on ? Les parois vertigineuses du bâtiment transformées en toile à motifs géométriques. A main gauche, des rectangles noirs prolifèrent comme pour une symphonie minérale. A main droite, ce sont des échelles étirées à l’infini qui cherchent à s’affranchir du cadre.

Cette tension formelle paraît préméditée afin de faire oeuvre. Eddy Mottaz la dévoile en une image qui est aussi un tableau. «C’est une de ces constructions dictées par le travail brut et le hasard», confie-t-il. Tout ce qu’il aime, au fond.