Vie secrète du chantier, épisode 10

Le chantier de la Comédie est un rébus géant. C’est ce que notre photographe Eddy Mottaz suggère d’une vision particulière à l’autre. Nouvelle démonstration

Où sommes-nous? Dans un sous-sol de la nouvelle Comédie. Que voit-on? Un chaos ordonné où cohabitent tuyaux et arceaux, devant une paroi turquoise. Tout cela correspond à un dessein qui échappe au profane, suggère Eddy Mottaz.

La force de cette image ne tient pas seulement à son ballet chromatique ou à son abstraction matérielle, à cette façon dont des objets échappent à leur usage pour accéder à une autre vie. Elle provient aussi de sa théâtralité. A main gauche, deux casques jaunes paraissent avoir été posés là avec soin. Ils veillent sur le décor, comme des divinités  ironiques.

Cette scène est une allégorie: sur la matière, émancipée en apparence, règne l’humble main des hommes, ces ouvriers qui sont les héros sans nom d’une construction hors du commun.