Marie Barbey-Chappuis: «Le virus n’aura pas raison de notre envie de culture»

Candidate à l’Exécutif de la Ville, Marie Barbey-Chappuis prédit des lendemains électriques,  avec un nouveau théâtre et un Pavillon de la danse pour marquer la sortie de confinement

C’était il y a un mois lors d’une visite que j’ai eu l’occasion de faire sur le chantier de la Nouvelle Comédie. La lumière du jour traversait l’immense baie vitrée du hall d’entrée. Les ouvriers s’affairaient. Les équipes techniques et administratives s’imprégnaient des lieux. On s’y voyait déjà: le public, la grande scène, les comédiennes et les comédiens. La promesse de belles émotions et de rencontres.

Et tout s’est subitement arrêté. Le ciel est toujours aussi bleu, mais les ouvriers sont partis. Le chantier s’est arrêté. Les trains du Léman Express se sont vidés de leurs usagers. Les commerçants du quartier des Eaux-Vives ont dû tirer le rideau. Le virus est arrivé.

Veillée funèbre et ode à la vie

Je repense à Requiem pour L, ce spectacle de la Comédie signé Alain Platel et Fabrizio Cassol que j’avais vu en novembre dernier. A cette femme qui ferme doucement et à jamais ses yeux sur le monde, entourée de ses proches. Je pense à toutes celles et tous ceux qui partent et auxquel-le-s on ne peut plus tenir la main.

Requiem pour L, c’était une veillée funèbre, une messe des morts, mais aussi une ode à la vie. Et je me dis que le virus n’aura pas raison de notre envie de culture. Que cette parenthèse désenchantée ne durera pas infiniment. L ne rouvrira pas les yeux. Mais la Nouvelle Comédie lèvera le rideau. Et la vie, grâce notamment à la culture, résistera.

Dans quelques mois, peut-être un peu plus, ce ne sont en effet pas moins de deux nouveaux lieux de culture qui verront le jour en Ville de Genève et qui marqueront la scène genevoise. La nouvelle Comédie bien sûr. Mais aussi le Pavillon de la danse. Beau symbole que celui de voir Genève sortir de son confinement avec la naissance de ces deux nouvelles institutions culturelles. Les autorités politiques communales et cantonales devront être à la hauteur de cet espoir en leur donnant les moyens de créer et de rayonner.

Marie Barbey-Chappuis