«Lausanne devra répondre au défi genevois»

Les futurs théâtres de Carouge et de la Comédie sont une aubaine pour l’Arc lémanique, estime Vincent Baudriller, directeur du Théâtre de Vidy. 

Une nouvelle Comédie en train de se construire dans la cité de Calvin est un  événement, comme le souligne ce blog « Le Temps de la Comédie ». Il est vrai que, plus de 2 500 ans après la naissance de l’art dramatique dans la démocratie athénienne, c’est toujours le signe d’une incroyable foi en cet art que de bâtir un nouveau théâtre au cœur d’une cité.

Vus de Lausanne, les investissements genevois impressionnent

Vu de Lausanne, l’engagement actuel et les investissements de Genève et Carouge pour les arts vivants sont impressionnants. Pas moins de trois nouveaux théâtres ouvriront au cours de la saison 2020-2021 : la Comédie, avec deux salles de spectacles et deux studios de répétition, le nouveau Théâtre de Carouge avec aussi deux salles de spectacles et une de répétition et enfin le Pavillon de la danse de l’Association pour la danse contemporaine (ADC). Par ailleurs, l’an passé, sept directions artistiques ont été nommées à la tête de lieux et festival de théâtre, de danse et même d’opéra, renouvelant profondément le paysage scénique genevois en faisant la part belle à l’esprit de création.

Toutes ces nouvelles équipes amènent des pratiques et façons de travailler ensemble inédites. De plus, la forte hausse des subventions attendues à la Comédie (si cela ne se fait pas au détriment d’autres théâtres) devrait permettre de nouvelles ambitions au théâtre romand.

Un public de plus en plus voyageur

Cela annonce une belle période pour les arts de la scène à Genève et Carouge. Les artistes vont trouver de nouveaux espaces de répétitions adaptés aux conditions de travail d’aujourd’hui et de nouvelles scènes pour créer et jouer leurs spectacles. Et le public de la région va profiter de l’énergie renouvelée de toutes ces institutions, de la capacité des théâtres à mieux accompagner les créations et de la venue de spectacles remarquables venus d’ailleurs.

Cela devrait profiter aussi à la scène lausannoise qui pourra multiplier ses collaborations avec ses voisins genevois pour coproduire et diffuser les spectacles ou pour faire voyager les spectateurs et spectatrices afin de profiter de grands évènements artistiques.

L’exemple lausannois

Les théâtres lausannois ont connu, eux aussi, des changements ces cinq dernières années. Trois directions ont été renouvelées : à Vidy, au TKM et à l’Arsenic. Et même s’il ne s’est pas construit de nouveaux lieux, après l’Opéra, l’Arsenic et la Haute école de la Manufacture, c’est au tour de Vidy de connaître des rénovations pour sa salle Apothéloz et de se doter d’une salle de répétitions. De nouvelles pratiques de collaborations entre les théâtres ont vu le jour comme notamment le festival Programme Commun dont la cinquième édition aura lieu du 27 mars au 7 avril.

Et maintenant, pour les années à venir, Lausanne devra pouvoir répondre à la nouvelle dynamique genevoise pour faire de l’Arc lémanique une région particulièrement créative et vivante pour le théâtre et la danse.

Vincent Baudriller, directeur du Théâtre de Vidy