La réponse de notre quiz 4: “Le Masque et le visage” de Luigi Chiarelli

Curatrice de l’expo «(Re)visiter la Comédie», Camille Bozonnet est tombée sur un fabuleux fonds de photos qui documente les années 1920 à la Comédie. Un trésor dont est issue l’image ci-dessus. Récit d’une découverte

Avril 2019. Centre d’Iconographie de Genève (CIG). Je m’apprête à rédiger la première partie de l’expo, consacrée à la période d’Ernest Fournier, pour laquelle je n’ai aucune illustration de spectacles. Au CIG, Sarah Chapalay a rassemblé quelques portraits du fondateur. J’y cherche, à tout hasard, un indice.

Et là, sous un surprenant portrait du directeur-businessman au téléphone, une signature. F.-H. Jullien.

Le Sésame qui m’ouvre le fonds éponyme, riche de centaines de milliers de clichés que ce photographe genevois a consacrés aux commandes publiques et privées, de 1909 à 1938. En épluchant ses registres, je découvre qu’Ernest Fournier, le directeur et fondateur de la Comédie, a requis ses services pour documenter une vingtaine de ses productions phare.

Immortalisés sur des plaques de verre que je scrute à la table lumineuse, surgissent les événements marquants (Le Masque et le visage) mais, surtout, les créations et reprises d’auteurs contemporains – Gaston Sorbets ou le sulfureux Georges Oltramare qui actualise la question de la séparation de l’homme et de son oeuvre, Théo Wyler et son ambitieuse Vénus tout entière, Henri Duvernois dont la Jeanne attise le débat sur l’avortement…

… Ou encore Edouard Schneider. Oeuvre morale écrite pour la légendaire Duse, son Exaltation suscitera un extraordinaire succès populaire que relaiera la plume triomphante des critiques. Ces derniers exalteront, à la suite du Courrier, l’intelligence du public au rendez-vous d’un « théâtre contemporain sorti de la fange matérialiste ou de la niaiserie mondaine. »

D’inexistant, le choix devient subitement pléthorique. Exaltant et douloureux.

Camille Bozonnet, curatrice de l’exposition “(Re)visiter la Comédie”