La fabuleuse histoire de la Comédie en bande dessinée, épisode 11

Après son camarade Karlo Krousanta, c’est au tour de Chirine Samii de croquer, crayon en main, le fabuleux «Oiseau vert» qui a propulsé en 1982 la Comédie au firmament

Les étudiants de la HEAD face à la légende de la Comédie. C’était au printemps passé. Aucun d’entre eux n’était né en 1982, époque où Benno Besson prenait la direction de la maison. Il n’empêche que, comme pour les épisodes précédents, ils ont imaginé, sous la conduite généreuse et inspirante de leur professeur, Nadia Raviscioni, cet automne de feu.

Après Karlo Krousanta – qu’on retrouvera dans un prochain épisode – c’est au tour de Chirine Samii d’offrir sa vision d’un spectacle qui a projeté la maison d’Ernest Fournier aux avant-postes de la scène européenne. Benno Besson monte L’Oiseau vert de Carlo Gozzi. Jean-Marc Stehlé signe le décor, Werner Strub, les masques. Le succès est phénoménal et les préposés à la billetterie ne savent plus où donner de la tête.

«Je vous en supplie, ne ratez pas ça!»

Chirine Samii va à l’essentiel : le bec et la moustache. Le bec, c’est celui de l’oiseau vert, incarné par l’acteur Alain Tétout, dont le masque a été conçu par son compagnon de vie, Werner Strub – ses visages en cuir, laine ou fil font l’objet d’une exposition à la Fondation Bodmer, à Cologny, fermée pour le moment à cause de la pandémie. La moustache, paysanne et farceuse, c’est celle de Benno Besson, cet enfant d’Yverdon qui a rejoint Berlin-Est après la guerre, pour y travailler avec Bertolt Brecht.

Le strip dévale la pente des souvenirs, d’un masque à l’autre. Cette vivacité est au diapason d’un spectacle qui a mis en joie des dizaines de milliers de spectateurs, à Paris, Bruxelles, Montréal. Le critique Jacques Nerson écrivait à l’occasion de ses représentations au Théâtre de l’Est parisien : «Précipitez-vous au TEP, insistez, forcez l’entrée, si on vous la refuse, mais je vous en supplie, ne ratez pas ça ! »