Vie secrète du chantier, épisode 6

Au coeur de l’été, le ciel brûle, mais  le chantier ne chôme pas. Notre photographe Eddy Mottaz en dévoile les aspects insolites

Voyez cette échelle, on la dirait sortie d’une pièce de Samuel Beckett, «Fin de partie» par exemple. Ou d’un spectacle décousu jusqu’au raffinement de François Tanguy et de son Théâtre du Radeau, naguère invités au festival de La Bâtie à Genève. Ou encore du grand bazar déployé par les acteurs belges du tg Stan dans leur récent «Atelier», à la Comédie.

Elle barrait l’autre jour l’entrée de la grande salle de la future Comédie. En amateur de rébus poétique, Eddy Mottaz a saisi le mouvement  chorégraphique des figures de cette scène: l’autorité de l’échelle, la désinvolture des câbles, les boucles insolentes des fils. Chacun de ces éléments trahit la vie, un dessein mystérieux, le poids d’une main invisible, l’appel du vide ou du ciel. Et c’est ainsi que ce matériel banal prend dans l’oeil du photographe une dimension métaphysique. Appelons cela la métaphysique du câble.