Un roman de gare, épisode 1

Les étudiants de la HEAD de Genève, saison 2. Après avoir dragué les fantômes, ils projettent sur le chantier l’univers de l’auteur culte Bernard-Marie Koltès. Des histoires d’ombre et de désir

Le chantier de la Comédie est un roman de gare, à aiguillages multiples. Avec sa grue qui joue les potences, sa bétonnière aux crachats caverneux, ses échafaudages, ses voies souterraines où fusera le Léman Express, le site est propice à toutes les envolées de l’imagination.

«Un roman de gare», donc, tel est le thème que la dessinatrice Nadia Raviscioni a soumis à une trentaine d’étudiants de la HEAD à Genève. Guidés par cette enseignante inspirante, ils ont conçu une extraordinaire fable ferroviaire.

Pour les aider à sérier leur sujet, Nadia Raviscioni leur a soumis des extraits de Quai Ouest (Editions de Minuit). Le sujet? Une histoire d’ombres errantes, de deal et de désir, en bordure de quai portuaire, signée Bernard-Marie Koltès. Ces prochaines semaines, vous découvrirez les interprétations de la première séquence qui leur a été proposée.

Le pitch? Un homme d’affaires, un certain Koch, s’aventure sur le chantier de la Comédie – les dock new-yorkais, dans le texte de Koltès.  Ruiné, à bout de souffle, il veut se suicider. Un jeune homme l’alpague, lui demande ce qu’il cherche, prêt à lui fournir un antidote au désespoir contre une liasse de dollars. Koch joue les sphinx, confiné dans le mutisme.

Théa Heckendorn  propose sa lecture de l’épisode, où on découvre un Koch rajeuni.