Le chantier entre de bonnes mains, épisode 13

En avril, le chantier ne sera plus qu’un mirage. La nouvelle Comédie règnera sur le quartier des Eaux-Vives. Le photographe Niels Ackermann salue ceux qui ont réalisé, dans l’ombre, le rêve d’une ville

Le compte à rebours est lancé. Dans un mois et demi, les derniers ouvriers de la nouvelle Comédie tourneront la page d’un chapitre unique, pas seulement dans la vie d’une collectivité, mais dans leur propre histoire. Sans ces bataillons de casques jaunes, sans leurs consciences professionnelles, sans leur attention à l’infime, un tel édifice n’aurait pas vu le jour.

Depuis l’automne 2018, c’est cette épopée anonyme que nos photographes Eddy Mottaz et Niels Ackermann chroniquent, presque en direct. Ce dernier a saisi ici une main, qui est comme la marque de fabrique de ce théâtre, le vestige d’un labeur invisible, la signature d’un professionnel. Niels Ackermann commente ainsi sa vision: «Je cherche des traces de main sur les murs noirs comme dans une grotte préhistorique. Témoignages anonymes de ceux qui étaient là avant.»

Au mois de septembre prochain, quand la Comédie s’ouvrira au public, nous serons quelques-uns, et peut-être beaucoup, à guetter le halo de ces présences. Ce théâtre d’ombres humble et fier.