La costumière de la Comédie dévoile l’étoffe de ses secrets

Ingrid Moberg et ses quelque 4000 costumes découvrent leur nouvel écrin, vaste comme un court de tennis. Notre vidéaste Robin Mir a suivi ce transfert

Avec sa chevelure de neige, Ingrid Moberg ressemble à une reine de conte, Andersen au hasard. Depuis une dizaine d’années, cette couturière et habilleuse règne sur les ego des comédiens et comédiennes de la maison. Elle taille les costumes de leurs chevauchées, les ajuste à leurs songes, s’arrange toujours pour exaucer leurs vœux.

Ingrid Moberg est un personnage, rauque et lumineux, fidèle et rebelle quand il le faut, taiseuse, croit-on, fileuse de légendes en vérité. Il faut la voir palper un taffetas, s’emballer devant un bustier en plumes, caresser le satin d’un manteau de cour. Si elle ne conçoit pas toujours les costumes d’une production – chaque spectacle a son créateur ou sa créatrice d’habits – elle leur donne vie.

Ces jours, elle fait sa révolution de velours. Elle délaisse l’atelier du boulevard des Philosophes, son repaire,  pour un espace qui est en soi une petite manufacture, baignée de lumière. Son nouveau fief est vaste comme un court de tennis, riche de machines à coudre impatientes de libérer leur musique entêtée. Notre vidéaste Robin Mir a suivi Ingrid Moberg  sur le pont de ses désirs, entre deux mirages de fiction.