Secrets de chantier, épisode 22
Même fermée au public, la Comédie des Eaux-Vives se donne en spectacle, pour le plus grand bonheur de notre photographe Eddy Mottaz
Aux premières loges. Sur le chantier de la Comédie depuis deux ans, Eddy Mottaz chronique le bal des formes, le drame des matières, le coup de théâtre d’une collision entre deux objets – outils de travail oubliés, échelles orphelines, mégots étourdis. Les travaux sont désormais achevés ou presque. Notre photographe butine pourtant toujours autour du bâtiment conçu par les architectes Sara Martin Camara et Laurent Gravier, fondateurs de l’agence FRES.
Sa préférence, ces jours, est nocturne. Voyez cette image, teintée de lumière orangée. La Comédie s’y dessine comme une citadelle futuriste qui lorgne, comme pour se parer de leur autorité, du côté des châteaux médiévaux et de leurs créneaux. Le théâtre est interdit d’accès au public, pour cause de mesures sanitaires. Il n’empêche qu’il sait se rendre désirable, même délaissé, même en sommeil. Ne promet-il pas, devant l’objectif d’Eddy Mottaz, des nuits racées, en lisière de science-fiction? Ou de grandes battues dans la jungle de la ville? Toutes les aventures lui semblent promises, le jour où le COVID-19 et ses bataillons de variants auront déguerpi.
Comédie de Genève / théâtre de Carouge….
Aux Eaux-vives un bâtiment où s’étale la mégalomanie des architectes
Rue Ancienne un théâtre aux justes proportions, fonctionnel et accueillant.
il est vrai que Jean Liermier a pensé et suivi le projet de bout en bout. Un homme de théâtre qui a le sens de la mesure et connaît son métier contrairement aux membres de certaines commissions dont l’estomac est plus gros que le ventre.
est-ce vraiment la projet dont rêvait les pionniers ?
Maintenant reste à savoir comment nourrir le mastodonte.
Chère Anne-Marie Delbart,
Merci pour votre commentaire. Genève a cette chance: s’enrichir de deux théâtres d’inspiration et d’esprit différents. L’enjeu dans les deux cas sera de les rendre désirables, d’élargir encore le public, de créer un courant de curiosité d’abord, d’affection surtout ensuite, d’attiser les passions en somme. La nouvelle Comédie est-elle trop grande? Il faudra voir à l’usage, bien sûr. Tout dépendra de ce qui s’y passera, de la programmation, de son activité de création etc. Mais vous avez raison, Jean Liermier a eu la chance d’accompagner le projet carougeois dès la matrice.