Le chantier entre de bonnes mains, épisode 11

L’architecte de la Comédie face à son oeuvre. Niels Ackermann poursuit sa chronique dans l’ombre des acteurs du chantier

Ce jour-là, Laurent Gravier et son collègue Hector, respectivement architecte et chef de projet, inspectent le chantier. On est encore en été et notre photographe Niels Ackermann se glisse dans leur sillage. Il les surprend dans les sous-sols du théâtre.
Laurent se rappelle les élans du début; le bonheur, partagé avec son épouse, l’architecte Sara Martin Camara, d’avoir gagné le concours; l’installation de leur bureau, FRES, à Genève – ils ont gardé une antenne à Paris.
Niels Ackermann est toute ouïe. «Le monde de la construction est  très concret, explique Laurent Gravier.  Construire un mur en béton relève du b.a.-ba. On cherche a créer de la sérénité et du calme en donnant une structure simple au théâtre.  Tout le bâtiment est construit autour d’une grille donc chaque élément a une hauteur de 1m10 et une largeur de 2m70. Cette grille est alignée sur celle utilisée pour le bâtiment de la gare du CEVA. Chaque pièce du bâtiment est ajustée sur cette grille, notamment le plancher de certaines salles.»
«Elémentaire, mon cher Watson?» Hector nuance: «Pour arriver à ce résultat , il y a un travail d’une  grande complexité. Le béton a une tolérance de 2cm. Il faut prendre cela en compte dans l’élaboration du projet pour que le résultat soit précis malgré tout.»
Dans la pénombre, Laurent et Hector devisent en conspirateurs. Dans leur viseur, le théâtre de leur rêve.