Vie secrète du chantier, épisode 9

Eddy Mottaz continue de dévoiler son extraordinaire théâtre d’objets. Dans son viseur, un accessoire se pare d’une étrangeté poétique

Dans le tohu-bohu du chantier, Eddy Mottaz décline un extraordinaire théâtre d’objets. Notre photographe se faufile, tel un chat rompu à toutes les cascades, au milieu des câbles, des gravats et des échafaudages. Au cours de ce gymkhana, il voit ce que personne ne prend le temps de découvrir. C’est ainsi que naissent des images qui relèvent de l’installation.

Voyez celle qu’il nous propose. Son caractère géométrique frappe d’emblée: une succession de carrés impose son ordre. Au second plan pourtant, des fils électriques tirebouchonnent en liberté. On dirait la portée d’un musicien dadaïste. Une fugue jazzy, sans queue ni tête. Eddy Mottaz dit avoir toujours des musiques dans la tête quand il pose son objectif devant un visage ou un objet. On croit entendre un saxophone à l’insolence aiguë.